Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 23:16

Mercredi 15 octobre 2008

Amorphe

Amorphe, je fixe devant moi, ce clavier qui me lance au visage tous ces caractères arrogants et complexes. Hagard, je ne peux même pas bouger. Perdu, en plein néant je tente de lutter contre ce courant implacable. Comme un puits dans lequel on aurait trop puisé, je suis à sec. Mon imagination étriquée n’a plus de jus ni de saveur. Devant cette page, je ne peux rien, comme aspiré par elle, je me noie dans le blanc houleux qu’elle présente.

Un bateau à la dérive, une coque servant de feux de bois, voila tout ce qu’il reste de ma superbe.

Pourtant, le désir brûle en moi de coucher mille lignes. Raconter une histoire, vider mon sac mais rien ne vient. Comme des lutins facétieux, mes idées et mon imagination se jouent de moi. Tels des enfants farceurs, ils se cachent et me laisse seul, désarmé devant l’infranchissable.

 Une fleur fanée, perdant ses pétales au gré du vent, un arbre mort au beau milieu d’une immensité de vert et de sons. Cadavre au milieu de la vie. Seul avec ma simple mortalité je ne peux rien d’autre que contempler le néant face à moi, si froid, pourtant si familier. Me revoilà donc à la case départ ?

Dans un ultime sursaut d’orgueil, mes doigts se posent sur le clavier…

 

Lundi 29 septembre 2008

Recueillement

Le vent est frais. La pâleur de l’hiver s’installe déjà. Le ciel est bas et les arbres nus, lèvent leurs branches dans le ciel comme des mains appelantes au secours. Les graviers crissent sous mes pas, tels des suppliques qu’ils chuchotent. L’herbe fatiguée regarde le sol. Je m’enfonce toujours un peu plus cherchant du regard. Le portail de fer forgé aux couleurs des ténèbres est déjà loin derrière moi. Pas un oiseau qui chante en cette froide matinée d’automne, pas âme qui vive hormis la mienne. Mon long manteau noir claque au vent, au rythme de mes pas lent et mesuré.  J’inspire doucement de grandes bouffés de cet air glacial et m’imprègne de ce silence recueilli qui m’entoure, m’écrase de sa puissance. Je laisse le mystère de ce lieu m’entourer et infiltrer mon être. Je remonte mon écharpe au niveau de mon nez et enfoui les mains dans mes poches. Ma marche continue dans cette allée bordée par ces pelouses et ces grands arbres gris. Leur grand corps immobile semble scruter les visiteurs. Grand protecteur, immuable observateur tel des spectres, gardien à travers les âges. La pelouse, au son du vent semble murmurer mille secrets. Je rends leur regard à tous ces habitants, me surveillant, muets et implacables.

Mes pas se figent, mes yeux ont trouvés fatalement ce qui attirait mon âme en ces lieux. Je laisse mon cœur aller de lui-même vers ce but, ce monument si petit et pourtant qui semble à présent m’écraser par ce qu’il fait remonter en moi. Debout devant cette stèle, le temps à l’air de s’être arrêté, le monde figé. Même les arbres paraissent s’être endormis. Seul face au marbre blanc, tout n’est que néant en moi, tout n’est que néant autour. Rien n’est plus. Frappé en plein cœur, l’inéluctable, l’implacable se trouve devant moi, tout en ce si petit autel. Tant de souvenirs, tant de sentiment, toute une vie qui est résumé par cette simple présence glaciale. Tout ce que l’on avait cru éternel, acquis et voué à ne jamais disparaître…non, je le sais bien, on le sait toujours, je n’ai fais que l’oublier, consciemment.

Les larmes coulent sur mes joues, crispé, mon visage est figé dans cette expression de douleur. Aspiré par mes souvenirs, nul vie n’allume plus mes yeux. Grande silhouette de noir vêtue, immobile, se fondant dans le décor. Un instant, au milieu du chagrin qui me déchire le ventre, je me sens presque chez moi. Vigie de plus dans ce monde de sérénité mortuaire, mêlé de mystère et de respect, d’inéluctabilité et d’amour. Mon cœur, inhabituellement ouvert comme une fleur accueil en lui ce torrent de sentiment. Cette foule de joie mêlée de regret et ce rappel terrifiant qu’il n’y a pas de retour possible.

La manche de mon manteau passe sur mes yeux, épongeant le chagrin. Je respire une grande bouffé d’air…La tempête laisse place au recueillement naturel qui vit en ces lieux. Quelques instants encore, je reste debout à contempler cette stèle et ces quelques mots gravés. Je l’ai aimé, nous avons vécu, je revois s’illuminer. A mon tour, j’esquisse un léger sourire. Je me détourne et reprend lentement l’allée. Amicalement je regarde mes amis de fortune et leurs longues branches, bras réconfortant. Dans l’allée, un petit groupe de personne, le visage entre le néant d’émotion et la fragilité. Quelques larmes sur ma manche, je leur tends mon sourire las. Les mains dans les poches, je franchis ce portail, les yeux de nouveau humide, mais le cœur libéré.

Au loin, le vent murmure entre les pétales de ce bouquet, posé sur cette tombe. 



Vendredi 19 septembre 2008

Second rôle

Non pas dans l’ombre, mais non plus sous les projecteurs, tapis dans la grisaille il observe le monde qui s’affole autour des autres, lui reste serein. Une vie terne sans réel relief, des sentiments sans grande originalité, il vit. Que pensent les autres ? Peut-être ont-ils plaisir à le voir, de temps en temps, d’avoir des nouvelles. Peut-être sont-ils satisfaits s’ils se disent que lui pense à eux.  Peut-être qu’il agace certains, peut-être que d’autre l’envie, ou lui inspire la pitié ou bien l’admiration, ou alors l’indifférence. Peu importe réellement, il n’apparaît que sporadiquement, de manière ponctuelle, tel un flash dans la nuit. Présent mais jamais tout à fait là, jamais très longtemps. Il n’est pas des présences indispensables, jamais elle ne manque.

D’une vie qui n’aura pas d’impact sur la leur, qui n’aura pas de répercutions sur le monde. Simple et convenu, il est de bonne compagnie mais un brin, lasse. Il observe ces autres, prenant des postes importants, ces preneurs de décisions, ces meneurs. Il contemple son entourage évoluer toujours plus haut, dans une vie dont il ne saisi pas le sens.

Dans ce film qu’est l’existence il voit les choses floues, tant d’acteurs, toutes ces étoiles dansant autour de lui. Cette pellicule haute en couleur dont il n’est que le négatif lui donne le vertige.

 

Les lumières s’éteigne, les gens sorte de la salle, sans un regard. Il reste.

 

Juste là, lui, le second rôle.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog ...
  • : Ecrits et textes qui ne prétendent rien d'autre qu'être les dérives d'un esprit banal. C'est vendeur, hein ! (parce que catégorie "Littérature fait très pompeux !) Des textes écrits sur un coup de tête de l'auteur. Ce qui implique un rythme de plublications aléatoire( et malheureusement, sûrement des fautes d'orthographes). Tout comme la tonalité et le contenu des textes. Voilà, vous savez tout. :D
  • Contact

Recherche

Liens